Est-il encore possible de vivre dans un monde numérique plus apaisé ?
Lâexploitation commerciale et sans limites de nos intimitĂ©s Ă travers les apps est la raison dâĂȘtre du Slow Web. Câest lâun de mes combats depuis 2010. Je pense quâil est prioritaire Ă celui du changement climatique, car si nous ne rĂ©glons pas la crise de lâattention alors nous serons incapables de nous mobiliser pour rĂ©soudre les grands sujets de notre temps.
Câest en dĂ©veloppant Netvibes et Jolicloud, deux services pionniers du Cloud, que jâai dĂ©couvert le pouvoir dâinfluence quâun dĂ©veloppeur dâapplication pouvait avoir sur lâutilisateur final. GrĂące Ă des techniques de manipulation et de dĂ©tournement de lâattention, il est trĂšs facile de se connecter Ă grande Ă©chelle Ă l'intimitĂ© de nâimporte quel utilisateur. Et de transformer notre vie intime en donnĂ©es exploitables commercialement.
Le dĂ©veloppement de cette intimitĂ© computationnelle mâa beaucoup interpellĂ© car il nâexiste aucun garde-fou. En effet, les principales lĂ©gislations rĂ©glementant les services Internet ne rĂ©gulent que les contenus publics (section 230, LCEN) mais ne se sont jamais vĂ©ritablement intĂ©ressĂ©es Ă lâintrusion des plateformes dans nos contenus intimes. Autrement dit le consentement dâaccĂšs aux donnĂ©es intimes est rĂ©gulĂ©, mais son usage par la plateforme reste une boĂźte noire.
Un code de conduite éthique
La question est donc de savoir si les dĂ©veloppeurs de ces plateformes sont capables ou pas de respecter un code de conduite. Comme il nâen existait pas Ă l'Ă©poque, j'ai dĂ©cidĂ© dâen proposer un et de lâappliquer Ă lâensemble des services que je construirai.
Câest en 2010 que jâai imaginĂ© dans un article âThe age of emotionsâ le terme de Slow Web, pour dĂ©crire la maniĂšre dont il fallait designer de maniĂšre Ă©thique les nouveaux services numĂ©riques tels que les plateformes de rĂ©seaux sociaux. Ces techniques pourraient Ă©galement sâappliquer aux nouveaux services dâintelligence artificielle.
Avec la croissance exponentielle du nombre dâutilisateurs de rĂ©seaux sociaux et l'engouement pour le design de manipulation (l'Ă©cole de Stanford), je sentais que quelque chose de toxique Ă©tait en train de se mettre en place. J'avais plaidĂ© Ă l'Ă©poque pour une rĂ©gulation et un design Ă©thique, mais je n'ai pas Ă©tĂ© beaucoup entendu.
Pourquoi avons-nous besoin du Slow Web ?
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