Ces derniĂšres semaines, jâai parcouru lâEurope et une partie de la France pour donner des confĂ©rences, rencontrer les personnes avec qui nous travaillons autour de Cybernetica, et parler du sujet du moment : la gĂ©opolitique de lâIA et la maniĂšre de choisir une stratĂ©gie dans un monde oĂč il nâexiste pas de choix parfait, seulement des options et des compromis intelligents.
Ces derniÚres semaines, nous avons également accueilli de nombreux nouveaux abonnés qui découvrent Cybernetica.
Je voulais en profiter pour leur rappeler briÚvement le contexte de sa création, mais aussi partager quelques idées pour 2026.
Cybernetica sâinscrit dans une formule hebdomadaire avec des newsletters qui mĂ©langent rĂ©flexions de fond pour nos abonnĂ©s payants, opinions et intuitions, ainsi que notre dĂ©sormais trĂšs attendu cinĂ©-club pour celles et ceux qui souhaitent revoir ou dĂ©couvrir des films ayant anticipĂ© le monde dans lequel nous vivons.
Parfois, si cela illustre le propos, je partage les notes produites pour les personnes avec qui nous travaillons.
Depuis 2020, il est devenu évident pour tous que nous avons changé de monde.
Que ce soit la gĂ©opolitique qui sâest installĂ©e durablement dans notre secteur, le Covid qui a montrĂ© le besoin de disposer dâinfrastructures stables et rĂ©silientes, ou encore le changement de ton et de stratĂ©gie des sociĂ©tĂ©s qui contrĂŽlent tous les outils que nous utilisons chaque jour, que ce soit les Big Tech ou les grandes plateformes chinoises. Enfin, lâIA promet de repenser entiĂšrement la chaĂźne de valeur numĂ©rique.
Face Ă ces transformations et Ă ce monde turbulent, que jâappelle depuis quelques annĂ©es le numĂ©rique de lâincertitude, deux approches existent.
- La premiĂšre consiste Ă penser que tous les changements actuels sont une exception, y compris les Ă©volutions politiques, notamment aux Ătats-Unis, et quâun retour de balancier nous ramĂšnera Ă un monde plus comprĂ©hensible, oĂč les habitudes, les pouvoirs et les Ă©quilibres redeviendront ceux dâavant.
- La seconde, Ă laquelle jâadhĂšre, estime que le monde que nous avons connu, lâInternet que nous avons chĂ©ri, nâexistera plus. Et que nous entrons de plain-pied dans un monde inconnu, dans lequel il faudra rĂ©flĂ©chir Ă ce que lâon veut, Ă ce que lâon peut obtenir, et surtout comprendre les Ă©volutions technologiques, culturelles, Ă©conomiques et gĂ©opolitiques Ă lâĆuvre.
Je tiens tout dâabord Ă vous remercier pour votre confiance. Je suis moi-mĂȘme surpris par le succĂšs de cette newsletter, qui nâĂ©tait pas Ă©vident au dĂ©part. LâidĂ©e de proposer un espace de rĂ©flexion diffĂ©rent du prĂȘt-Ă -penser dans la Tech française semble de plus en plus Ă©loignĂ©e des rĂ©alitĂ©s pragmatiques de ce monde.
LâannĂ©e 2026 sera lâoccasion de mieux structurer Cybernetica.
Jâai fait un choix : maintenir un prix trĂšs bas. Certaines notes valent Ă elles seules plusieurs fois le prix de lâabonnement. Un consultant me disait rĂ©cemment quâune seule de nos newsletters lui avait permis de dĂ©crocher un contrat Ă lâannĂ©e.
Le choix dâun tarif abordable rĂ©pond aussi Ă la volontĂ© de toucher dâautres publics que ma cible initiale, notamment les Ă©tudiants, mais aussi les petites PME et toute personne qui sâintĂ©resse Ă ces sujets.
Vous ĂȘtes aussi nombreux Ă mâavoir dit ĂȘtre abonnĂ©s Ă la newsletter de Ben Evans, celle du Grand Continent Ă cĂŽtĂ© de Cybernetica, et je vous en remercie. Câest toujours apprĂ©ciable de voir notre travail reconnu.
- Si vous ĂȘtes abonnĂ© au tarif de 60 euros, en tant que membre fondateur, ce tarif ne changera pas.
- Si vous ĂȘtes abonnĂ© au tarif de 99 euros, en tant que membre co-fondateur, si vous vous abonnez maintenant, ce tarif ne changera pas.
Dâailleurs, vous ĂȘtes invitĂ©s Ă venir mâĂ©couter Ă lâAPI Day Summit, oĂč vous pourrez obtenir une place gratuite pour les API Day cliquez sur le bouton et utilsez le code cyberneticaVIP.
Jây assurerai la session de clĂŽture de la track SouverainetĂ© numĂ©rique avec un talk inĂ©dit intitulĂ© « AprĂšs la souverainetĂ© » et un petit meetup aprĂšs pour faire connaissance.
LâannĂ©e 2026 sera aussi lâoccasion de construire un arc de rĂ©flexion en vue du dĂ©bat numĂ©rique de 2027.
JâespĂšre, comme je lâĂ©crivais dans la prĂ©cĂ©dente newsletter, que nous Ă©viterons un dĂ©bat rĂ©duit Ă lâaffrontement entre lâenthousiasme naĂŻf autour de lâIA et son lot de licenciements et de destructions, des postures anxiogĂšnes souvent portĂ©es par ceux qui manquent dâidĂ©es.
Le débat en France mérite mieux. Avec Cybernetica, nous espérons contribuer à le rendre plus serein.
Avec lâĂ©quipe de Cybernetica et de The Sovereign Way, je vous remercie encore une fois pour votre confiance !
Doit-on continuer de vivre avec un web pourri ?
La souverainetĂ© numĂ©rique et la rĂ©sistance aux GAFAM nâont jamais eu autant le vent en poupe ces derniĂšres semaines. Entre le sommet sur la souverainetĂ© numĂ©rique franco-allemand et lâinvitation de l'ex-vice-prĂ©sidente de la Commission, Margrethe Vestager, au Danemark, pour annoncer le mouvement rebuild la semaine prochaine.
Les organisations qui veulent changer les choses en Europe, telles qu'Euclidia, Eurostack et les mouvements dâentrepreneurs tech comme EU-INC, sont de plus en plus actives.
Il se dit mĂȘme que, lors de la rĂ©union en apartĂ© entre MerZ et Macron devant un petit parterre dâentrepreneurs europĂ©ens, notre PrĂ©sident aurait dit :
âQuand je parlais de souverainetĂ© numĂ©rique il y a 10 ans, tout le monde me prenait pour un fou. DĂ©sormais, câest le nouveau truc Ă la mode.â
Fascinant ! Je vous laisse bien sĂ»r analyser cette phrase au regard des derniĂšres annĂ©es đ
Sauf quâil y a un vrai problĂšme.
Le message du gouvernement, le message de lâEurope et des acteurs du numĂ©rique, câest quâil faut sauver le B2B. Câest louable, mais en ne parlant pas de la Consumer stack (lien LinkedIn), on sous-entend que câest acceptable dâabandonner les consommateurs dans ce monde numĂ©rique actuel invivable que les Ătats ont de plus en plus de mal Ă rĂ©guler.
Câest une erreur majeure, car si nous voulons survivre Ă lâInternet (qui Ă©tait le premier titre de cette newsletter), alors nous allons devoir nous battre contre deux forces qui façonnent dĂ©sormais les produits et services numĂ©riques du quotidien.
L'Enshittification : la dégradation programmée
D'abord, l'enshittification. C'est cette dégradation programmée qui transforme des produits essentiels à notre quotidien, des produits censés fonctionner simplement et parfaitement, en services de plus en plus inutilisables.
C'est ainsi qu'Instagram, outil agrĂ©able Ă son origine, sâest, au nom de la compĂ©tition, lentement mĂ©tamorphosĂ© en Instatrash.
Ce terme a été imaginé par Cory Doctorow en janvier 2023, et il décrit une mécanique économique implacable en trois stades :
- Premier stade : la plateforme opÚre à perte pour séduire les utilisateurs.
- DeuxiĂšme stade : une fois les utilisateurs captifs, elle verrouille les fournisseurs et crĂ©ateurs, par exemple : obligation de payer pour ĂȘtre vu sur Facebook ou Instagram.
- TroisiÚme stade : la plateforme trahit aussi les annonceurs ou partenaires économiques pour extraire le maximum de valeur. Ce n'est pas un accident. C'est une nécessité mathématique pour ces monopoles pour survivre.
Lâune des façons de le constater, câest dâobserver la lente dĂ©composition des interfaces.
- Par exemple, sur lâiPhone, dans de nombreux cas, il nâest plus possible de faire un « Select All » facilement pour copier du texte !
- Sur les rĂ©seaux sociaux, il nâest plus possible de rĂ©gler finement lâaccĂšs au contenu, comme par exemple dĂ©marrer sur autre chose que l'onglet « For You », qui est un assemblage, dans certains cas, des contenus les plus controversĂ©s ! Un onglet que vous ne pouvez pas enlever !
Ces techniques fonctionnent parce que les utilisateurs nâont pas le choix. De plus en plus de services commerciaux, voire les services publics, sâen inspirent.
Dans la compĂ©tition pour faire le service le plus « putassier », il nâest pas sĂ»r que le consommateur y gagne. HĂ©las, le design et la façon dont un produit est construit nâentrent pas dans le domaine du rĂ©gulateur, qui se dĂ©clare compĂ©tent uniquement sur les questions de concurrence ou de prix.
Quand le produit est gratuit, alors câest open bar pour les pires cas dâusage. Le DSA sâintĂ©resse surtout aux contenus, mais pas aux mĂ©caniques des interfaces. Le vrai sujet de rĂ©gulation est donc d'Ă©viter cela pour le plus grand bonheur des grandes plateformes. En 15 ans, on est vraiment passĂ© Ă cĂŽtĂ© du sujet.
La Sloppification : l'invasion du contenu pourri (brainrot)
Vient ensuite la sloppification : l'invasion de contenus bùclés, générés sans ùme ni intention (AI).
Ăa a commencĂ© avec les images, puis les vidĂ©os, mais bientĂŽt, ce seront les logiciels casual mal vibecodĂ©s et sans aucun intĂ©rĂȘt et les jeux gĂ©nĂ©rĂ©s pour perdre son temps qui sont en passe dâarriver.
Mais pas sans risque : selon l'étude sur le Model Collapse (« The Curse of Recursion: Training on Generated Data Makes Models Forget »), publiée par Nature, on y décrit ce qu'on appelle l'effondrement du modÚle. Si les futures IA s'entraßnent sur le slop généré par les IA actuelles, les modÚles s'effondrent et deviennent fous. C'est la consanguinité numérique.
Curieusement, la Dead Internet Theory, une thĂ©orie qui nâest plus vraiment conspirationniste, pousse le raisonnement plus loin : la majoritĂ© du trafic et du contenu serait dĂ©jĂ gĂ©nĂ©rĂ©e par des bots parlant Ă d'autres bots.
Les commentaires sous les images de « Shrimp Jesus » ? Souvent des bots.
Comment en est-on arrivé là ?
Cette situation rĂ©sulte de la combinaison de deux, peut-ĂȘtre trois facteurs.
Premier facteur : quand on domine un marchĂ©, on n'innove plus. On peut se permettre de laisser les choses pourrir et on les maintient pourries si elles gĂ©nĂšrent de lâargent. Quelle diffĂ©rence entre les rĂ©seaux sociaux et les montagnes de vĂȘtements jetĂ©s par la fast fashion au Ghana ?

DeuxiĂšme facteur : quand on exploite les utilisateurs, quand on arnaque les annonceurs et que les rĂ©gulateurs laissent faire ou donnent une amende inadĂ©quate, il nây a aucune incitation Ă amĂ©liorer quoi que ce soit. La seule chose qu'on teste, c'est la patience des gens.
- Combien de temps avant qu'ils ne quittent X, devenu un déversoir toxique
- Combien de temps avant qu'ils n'abandonnent Facebook, Instagram, TikTok ?
Le risque est réel depuis que les plateformes comme chatGPT et leurs conversations personnelles font basculer les gens dans une introspection infinie. Un Vibe Shift qui inquiÚte désormais Mark Zuckerberg.
Au moins, TikTok, dĂšs le dĂ©but, a annoncĂ© la couleur, Ă la diffĂ©rence dâInstagram.
En 2021, Adam Mosseri, le patron d'Instagram, a dĂ©clarĂ© sans ambiguĂŻtĂ© : « Instagram is no longer a photo-sharing app ». L'abandon du graphe social (vos amis) pour le graphe d'intĂ©rĂȘt (l'algorithme type TikTok) Ă©tait un choix stratĂ©gique dĂ©libĂ©rĂ©. Une trahison assumĂ©e du contrat initial qui, pour lâinstant, ne fonctionne pas aussi bien.
Combien de temps avant qu'on ne puisse plus partir ?
L'interopĂ©rabilitĂ©, câest-Ă -dire la possibilitĂ© de partir avec toutes ses donnĂ©es, n'est toujours pas facilitĂ©e en Europe. La faute Ă la rĂ©gulation europĂ©enne, qui ne rĂ©gule rien.
Pourtant, l'article 20 du RGPD garantit le droit de récupérer ses données dans un format structuré et interopérable. L'article 7 du DMA (Digital Markets Act) impose l'interopérabilité des messageries. En théorie. En pratique ? Les Gatekeepers, Apple, Meta & co., contournent l'esprit de la loi sans sanction immédiate. Apple tue les Web Apps, Meta rend l'interopérabilité technique impossible.
TroisiĂšme facteur : la complicitĂ© politique. Mais pourquoi le monde politique ne fait-il rien ?RĂ©ponse immĂ©diate : lâincompĂ©tence ?
Jâai un autre avis. Les politiques et les rĂ©gulateurs profitent indirectement du fait que les plateformes aliennent notre capacitĂ© Ă penser clairement. Nous vivons dans un monde de chaos organisĂ©. Si la vie personnelle des gens est sens dessus dessous, si leurs conversations sont fragmentĂ©es, alors leur implication politique le sera aussi.
Pour certains, c'est une excellente nouvelle. On n'a plus besoin de parler des vrais problĂšmes. LâimpossibilitĂ© de trouver un point de dĂ©part pour changer le systĂšme devient une bonne raison pour ne rien faire.
Lâalternative : le Slow Web et nouvelle stack grand public ?
La question pour nous, citoyens, entrepreneurs, acteurs du numérique ou politiques, la seule vraie question, est de savoir : comment reconstruire une nouvelle stack grand public qui ne soit plus enshittifiée et qui revienne aux fondamentaux du web tout en refusant catégoriquement le slop ? Est-ce encore possible ?
à ce propos, je fais la différence entre l'art dérivé de l'IA et le slop.
Car le slop va plus loin que la mimétique et les théories de René Girard chÚres à Peter Thiel. Le slop est une nouvelle génération de memes destructeurs conçus pour remplir et vider notre cerveau simultanément.
Quelquâun a dĂ» avoir un jour lâidĂ©e que les humains ne sont plus assez compĂ©tents pour produire du contenu Ă faible valeur ajoutĂ©e et sâest dit : pourquoi ne pas utiliser l'IA pour gĂ©nĂ©rer un trouble dĂ©ficitaire de l'attention de maniĂšre exponentielle ?
Sauf que la vidĂ©o IA consomme Ă©normĂ©ment dâĂ©nergie et, pour lâinstant, nâest pas « vendue » Ă son prix rĂ©el. Si la gĂ©nĂ©ration nâest pas rentable par rapport aux UGC (User Generated Content), pourquoi sâobstiner Ă la faire grandir ? Est-ce que les rĂ©seaux sociaux ne se sont pas piĂ©gĂ©s avec lâIA ?
Bon aprĂšs, lâavantage de lâIA par rapport Ă un crĂ©ateur, câest quâon nâa pas besoin de le payer et quâil nây a pas de copyright sur le contenu qui peut dĂ©river Ă lâinfini.
Dans ce contexte, je me dis que la réflexion et le combat sur le Slow Web reprennent à nouveau leur sens.
Le Slow Web, c'est l'idĂ©e que la technologie, câest comme la nourriture : nous en consommons tous les jours et, si nous sommes ce que nous mangeons, alors nous sommes aussi ce que nous consommons numĂ©riquement.
J'ai forgĂ© ce terme en 2010 dans un article intitulĂ© « The Age of Emotions », autour de mon expĂ©rience avec Netvibes et Jolicloud. J'y avais dĂ©couvert le pouvoir d'influence qu'un dĂ©veloppeur peut avoir sur l'utilisateur final et la facilitĂ© avec laquelle on peut se connecter sans vĂ©ritable permission, Ă grande Ă©chelle, Ă leur intimitĂ©. Un pouvoir que je trouvais Ă lâĂ©poque trĂšs gĂȘnant.
Les 4 rĂšgles du Slow Web sont simples :

Si le bio et le Slow food sont la réponse pour la nourriture, alors le Slow Web est la réponse aux fast food de la pensée. Mes amis Tristan Harris Aza Razkin via le Center for Humane Technology documentent depuis longtemps comment ces interfaces exploitent nos failles neurobiologiques comme l'effet « machine à sous » du scroll infini.
La dĂ©fense de notre espace personnel et de notre intimitĂ© est l'un des derniers combats politiques quâil nous reste.
Si on ne remplace pas les outils qui gÚrent notre intimité par des choses qui nous respectent, alors on ne pourra rien réparer d'autre.
Comment voulez-vous donner aux gens une vision politique cohĂ©rente et une comprĂ©hension du monde s'ils nâont mĂȘme plus la capacitĂ© de prĂȘter attention Ă quoi que ce soit ?
Et si les messages politiques sont pris en sandwich entre quatre itérations de « Shrimp Jesus » et un chien bleu mignon dans un vaisseau spatial ?
1 minute et slop
Car désormais, l'enshittification touche aussi les entreprises. La plupart des logiciels que nous utilisons essaient de pallier cette enshittification de leur usage par les annonces de « version IA ».
Une façon de dire : « On sait que notre produit nâest plus bon. Mais vous savez quoi ? On va utiliser l'IA pour faire croire qu'on pourrait en faire une version meilleure. »
Ă vous de les croire ou non.
Et de rejoindre le combat pour un Internet dĂ©senshittifiĂ© oĂč le slop nâest pas une fatalitĂ©.
merci de votre attention
Quelques références pour aller plus loin :
Mes écrits sur le Slow Web
- The Age of Emotions â L'article fondateur de 2010 oĂč j'ai forgĂ© le terme Slow Web
(https://tariqkrim.tumblr.com/post/15040172288/the-age-of-emotions
- Drifting a Slow Web manifesto (2016) :
https://medium.com/@tariqkrim/drifting-c45102df9e3
- Le Slow Web â Mon article complet sur l'origine et les principes du mouvement :

Références pour en savoir plus (réservé aux abonnés payants de Cybernetica)
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